Recevoir une convocation de sa banque est souvent source d’inquiétude, surtout quand on est retraité à l’étranger. La crainte de voir sa pension bloquée est réelle. C’est pourtant la nouvelle procédure mise en place par l’Agirc-Arrco pour vérifier l’existence de 400 000 de ses pensionnés.
Jean-Pierre Dubois, 72 ans, ancien artisan vivant à Alger, a été l’un des premiers surpris. « Quand j’ai vu l’en-tête de la banque, je me suis demandé ce qu’on pouvait bien me vouloir. Une convocation à mon âge, ce n’est jamais anodin et ça interpelle forcément. »
Pourquoi cette convocation bancaire est-elle désormais cruciale ?
Habitué à recevoir sa pension sans encombre, ce courrier a semé le doute. Jean-Pierre a d’abord cru à une erreur, voire une tentative d’arnaque. Après avoir contacté sa caisse de retraite, il a compris l’enjeu : il devait prouver qu’il était bien en vie pour continuer à percevoir ses droits.
Ce dispositif inédit s’appuie sur un réseau de banques partenaires locales pour effectuer des contrôles d’existence physique ou numérique. L’objectif est de lutter efficacement contre la fraude, notamment les pensions indûment versées après le décès non déclaré du bénéficiaire. Une simple absence au rendez-vous est interprétée comme une anomalie majeure.
Quelles sont les conséquences concrètes d’une absence de réponse ?
Pour les retraités concernés, l’enjeu est de taille. L’impact financier d’une suspension de la pension est immédiat et peut se prolonger. Sur le plan pratique, cela impose une contrainte de déplacement ou une démarche numérique, parfois compliquée pour les personnes à mobilité réduite ou peu à l’aise avec la technologie.
Les méthodes de vérification s’adaptent aux pays. Si un rendez-vous physique est privilégié en Algérie dès 2025, d’autres régions comme le Maroc ou la Turquie expérimentent la validation numérique par reconnaissance faciale via un téléphone, une alternative se voulant plus souple pour les personnes éligibles.
Un système de contrôle qui dépasse les frontières
Cette initiative s’inscrit dans une tendance globale de modernisation des contrôles sociaux à l’international. Le recours à des partenaires locaux et à la technologie pourrait devenir la norme pour garantir la pérennité des systèmes de retraite par répartition, face à une population d’expatriés grandissante.
Au-delà de l’aspect purement financier, cette mesure transforme la relation entre l’assuré et son organisme de retraite. Elle introduit une surveillance plus proactive qui, si elle sécurise les fonds communs, impose une nouvelle charge mentale et administrative aux retraités, modifiant durablement leurs habitudes.
Bien que contraignante, cette campagne de vérification est présentée comme un rempart indispensable contre les détournements financiers. Il est donc crucial pour les 400 000 personnes concernées de répondre à cette convocation, car ce modèle de contrôle est probablement appelé à se généraliser pour protéger le système.









