Épargne: pour ne pas être prélevé de l’impôt sur vos intérêts, effectuez cette procédure avant dimanche

Le couperet tombe chaque début d’année : vos intérêts d’épargne durement gagnés sont amputés d’un prélèvement fiscal avant même que vous puissiez en profiter. Cette avance d’impôt, souvent perçue comme une injustice, n’est pourtant pas une fatalité. Une démarche simple et rapide, à réaliser avant ce dimanche 30 novembre, peut vous permettre de conserver l’intégralité de vos gains dès leur versement. Alors, comment déjouer ce prélèvement automatique et optimiser votre trésorerie ?

Comprendre le mécanisme du prélèvement sur vos intérêts

Lorsque votre banque vous verse les fruits de vos placements fiscalisés, elle opère une double ponction au titre du prélèvement forfaitaire unique (pfu), ou « flat tax ». Une part de 17,2 % est dédiée aux cotisations sociales, mais une autre de 12,8 % est un acompte sur votre impôt sur le revenu.

C’est cette avance qui provoque un sentiment d’injustice chez de nombreux épargnants. Pour Marc dubois, 45 ans, artisan à lyon, c’était une frustration annuelle : « chaque mois de janvier, voir mes intérêts réduits de 12,8% me donnait l’impression que mon effort d’épargne était immédiatement pénalisé. C’est de l’argent que je ne pouvais pas utiliser pendant des mois, en attendant une régularisation. » Cette perception « à la source », similaire à celle sur les salaires, s’applique à de nombreux produits.

Quels placements sont concernés par cet acompte ?

Il est crucial de noter que tous les produits d’épargne ne sont pas logés à la même enseigne. Les livrets réglementés et défiscalisés comme le livret a, le ldds (livret de développement durable et solidaire) ou le lep (livret d’épargne populaire) sont totalement exonérés.

En revanche, l’acompte fiscal s’applique aux intérêts générés par les livrets bancaires classiques, les comptes à terme, les plans épargne logement (pel) de plus de 12 ans ou ouverts après 2018, ainsi que sur les dividendes de vos actions.

La dispense d’acompte : votre bouclier contre le prélèvement

Heureusement, la loi a prévu une porte de sortie pour certains contribuables. Il est possible de demander une dispense de cet acompte de 12,8 %, vous permettant de toucher 100 % de vos intérêts en janvier et de ne régler l’impôt dû que plus tard dans l’année, après votre déclaration de revenus.

Vérifiez votre éligibilité en quelques secondes

Pour bénéficier de cette dispense, votre revenu fiscal de référence (rfr) de l’avant-dernière année (n-2) ne doit pas dépasser certains seuils. Ces plafonds varient selon le type de revenus et votre situation familiale.

Type de revenus concernés Revenu fiscal de référence (personne seule) Revenu fiscal de référence (couple)
Intérêts (livrets, pel, etc.) Inférieur à 25 000 € Inférieur à 50 000 €
Dividendes d’actions Inférieur à 50 000 € Inférieur à 75 000 €

La démarche à effectuer avant la date butoir

Si vous remplissez les conditions, n’attendez plus. Vous devez formuler votre demande de dispense auprès de chaque établissement bancaire où vous détenez des placements concernés. La date limite est fixée au 30 novembre de l’année précédant la perception des revenus.

La plupart des banques permettent de réaliser cette démarche très simplement via une attestation sur l’honneur à cocher dans votre espace client en ligne ou en envoyant un message sécurisé à votre conseiller. Un simple courrier peut également suffire.

Les bénéfices concrets de cette simple action

Obtenir cette dispense n’est pas une exonération d’impôt, mais un report de paiement. Cependant, les avantages sont loin d’être négligeables, surtout pour les foyers aux revenus modestes.

Pourquoi cette démarche est-elle si avantageuse ?

Le premier bénéfice est une meilleure gestion de votre trésorerie. Vous évitez de faire une avance à l’état, conservant ainsi votre capital intact au moment où il vous est versé. C’est un gain de liquidité immédiat.

Pour les foyers peu ou pas imposables, l’intérêt est encore plus grand. Cela leur évite la situation absurde de se voir prélever un impôt qu’ils n’auront finalement pas à payer, et de devoir attendre l’automne suivant pour être remboursés par l’administration fiscale. C’est une démarche de bon sens pour ne pas laisser son argent dormir inutilement dans les caisses de l’état.

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