Impôts, succession, immobilier… Ce qui évoluera pour vous avec ces nouvelles mesures du budget 2026

Budget 2026 : ce qui va changer concrètement pour vos impôts et votre patrimoine. De nouveaux amendements adoptés par les députés redéfinissent l’impôt sur la fortune immobilière, créent des abattements inédits pour les transmissions et modifient les règles de succession et d’immobilier.

Naviguer dans les annonces budgétaires est souvent un casse-tête, laissant beaucoup d’entre nous dans le flou. Entre les amendements et les débats, difficile de savoir ce qui changera réellement. Le projet de budget 2026 clarifie plusieurs points cruciaux pour votre patrimoine : impôts, succession et immobilier.

Antoine Fournier, 52 ans, cadre dans une PME à Lyon, suit ces discussions avec attention. « Chaque année, je me demande comment ces nouvelles lois vont affecter la transmission que je prépare pour mes enfants. La clarté est essentielle pour planifier sereinement », confie-t-il.

En parcourant les amendements votés, il observe une refonte complète de l’impôt sur la fortune immobilière et la création d’abattements inédits. Il analyse cela comme une volonté de taxer les actifs « improductifs » tout en facilitant certaines transmissions, une approche plus chirurgicale que les hausses généralisées passées.

Transmission et immobilier : les nouvelles règles à connaître

Un impôt sur la fortune repensé

L’amendement adopté transforme radicalement l’IFI. Exit la taxation des biens immobiliers locatifs performants qui répondent aux critères environnementaux. Place à un impôt ciblant les actifs improductifs : bijoux, yachts, voitures de collection, cryptomonnaies, et même les fonds euros des assurances vie.

Le seuil d’entrée pourrait passer à 2 millions d’euros (contre 1,3 million actuellement), avec un taux unique de 1% sur la fraction excédant ce seuil. Attention : un sous-amendement a rétabli le seuil à 1,3 million d’euros, laissant les contours encore flous.

Mesures concrètes pour l’immobilier

Abattement temporaire pour les primo-accédants : les dons de sommes d’argent entre ascendants et descendants bénéficieront d’un abattement dans la limite de 100 000 euros pour l’achat ou la construction d’une résidence principale.

Réduction des plus-values immobilières : la durée de détention pour l’exonération totale d’impôt sur le revenu passe de 22 à 17 ans pour les résidences secondaires et autres biens non affectés à l’habitation principale. Les prélèvements sociaux restent dus jusqu’à 30 ans.

Nouveautés pour l’épargne retraite

Extension du PER : la période de référence pour utiliser la fraction non utilisée du plafond de déduction des versements volontaires sur un Plan Épargne Retraite passe de 3 à 5 ans, offrant plus de souplesse pour optimiser ses versements et réduire son impôt sur le revenu.

Mesures conservées après débat

Maintien de niches fiscales menacées

Contrairement au projet initial du gouvernement, plusieurs avantages fiscaux sont préservés :

  • Biocarburants : maintien des tarifs particuliers pour le E85 et le B100
  • Santé : suppression de la fiscalisation des indemnités journalières des Affections longue durée (ALD)
  • Éducation : conservation de la réduction d’impôt sur les frais de scolarité pour les études secondaires et supérieures
  • Médaille du travail : maintien de l’exonération d’impôts sur les gratifications

L’incertitude du processus législatif

L’adoption de ces mesures reste incertaine. Les députés ont jusqu’au 12 novembre une dizaine de jours pour examiner 2 000 amendements restants. Si le vote n’aboutit pas ou si le projet est rejeté, le texte sera transmis au Sénat dans sa version initiale, annulant ces modifications.

Concrètement, cela pourrait simplifier les successions pour les familles grâce aux nouveaux abattements. Sur le plan économique, l’abattement temporaire sur les dons pour un premier achat immobilier pourrait redynamiser un marché tendu, offrant un vrai coup de pouce aux jeunes acheteurs.

Une fiscalité plus ciblée pour l’avenir

Ces mesures s’inscrivent dans une tendance de fond : l’utilisation de la fiscalité comme un outil pour orienter l’épargne. En ciblant les actifs numériques et les biens improductifs, le législateur adapte l’impôt aux nouvelles formes de richesse et aux enjeux économiques contemporains.

À plus grande échelle, ces réformes pourraient transformer les comportements d’investissement. L’incitation à la transmission et à la mise en location de biens pourrait fluidifier le marché immobilier, tandis que la nouvelle fiscalité sur la fortune pourrait influencer la composition même des grands patrimoines.

Le projet de budget 2026 dessine donc une fiscalité plus ciblée, cherchant à la fois à trouver de nouvelles recettes et à soutenir des secteurs clés. Il est essentiel de suivre l’issue des débats parlementaires, car ces ajustements pourraient redéfinir les stratégies patrimoniales pour les années à venir.

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